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Sainté : à la une

Naissances en chute libre dans la Loire malgré une fécondité élevée

Foxalia | 13 juin 2025

Les derniers chiffres publiés par l’INSEE confirment une tendance préoccupante : la natalité continue de chuter en France, y compris dans une région historiquement dynamique comme Auvergne-Rhône-Alpes. Avec 78 300 naissances enregistrées en 2024, AURA se maintient à la deuxième place des régions les plus fécondes du pays, derrière l’Île-de-France. Mais cette apparente bonne santé masque des disparités notables entre départements, notamment dans la Loire, où la situation devient particulièrement alarmante.

Entre 2010 et 2024, le nombre de bébés nés dans la Loire a reculé de 22,4 %, ce qui place le département dans le trio de tête régional des baisses les plus marquées, juste derrière la Haute-Loire. À titre de comparaison, la baisse n’est “que” de 14,8 % dans l’Ain ou 17,2 % dans le Rhône. Un recul net qui contraste avec un indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) plutôt robuste : dans la Loire, les femmes font en moyenne plus d’enfants qu’ailleurs dans la région.

Ce paradoxe s’explique par un autre chiffre clé : la diminution du nombre de femmes en âge de procréer. Dans la Loire, cette population a diminué de 3,1 % entre 2010 et 2024, alors qu’elle a progressé de 8,4 % dans le Rhône et de 5,7 % dans l’Ain. La conséquence est mécanique : même avec un bon taux de fécondité, moins de femmes = moins de naissances.

Autre facteur important : l’âge moyen des mères au moment de la naissance. En 2024, il s’élève à 31 ans dans la région, contre environ 24 ans dans les années 1970. Ce décalage reflète une transformation sociétale profonde. L’entrée dans la parentalité est aujourd’hui souvent conditionnée à une situation professionnelle stable, à un certain confort matériel ou à l’aboutissement d’un projet de vie. Résultat : les grossesses sont plus tardives, et les taux de fécondité des femmes les plus jeunes s’effondrent.

Le Rhône, grâce à sa forte densité de population et à un afflux continu de jeunes actifs, limite la casse. Il concentre à lui seul 21 500 naissances, loin devant l’Isère (12 600). Pourtant, son ICF reste sous la moyenne nationale à 1,57 enfant par femme, alors que l’indicateur régional et français est de 1,59.

La dynamique démographique de la Loire, en revanche, suscite des inquiétudes à moyen et long terme. Le recul des naissances a déjà des effets tangibles, notamment dans les écoles avec des fermetures de classes, et pourrait bientôt peser sur l’emploi local, la consommation ou encore le renouvellement des générations dans les zones rurales.

Le phénomène, bien que généralisé, s’avère d’autant plus préoccupant qu’il semble s’inscrire dans la durée. En effet, la baisse des naissances n’est pas seulement liée à des conjonctures économiques ou à des crises temporaires : elle touche au modèle de société, à la place que chacun accorde à la parentalité et aux conditions de sa mise en œuvre.

La démographie n’est pas qu’un indicateur statistique : c’est un enjeu vital pour la vitalité de nos territoires. Si la tendance actuelle devait se poursuivre, la région, et particulièrement les départements les plus touchés comme la Loire, devront faire face à des défis majeurs en matière d’aménagement, de services publics, et de politique familiale.

Written by Foxalia

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